Un chaton, un hamster et des moutons

Sion referma le dossier qu'il parcourait, et en lissa pensivement la couverture. Le dossier était en carton, de couleur bleue - la couleur dédiée à l'administration du lycée - et, sur le côté, portait une étiquette où l'on pouvait lire " KIDO, Shun", suivi d'une date de naissance. Sion posa soigneusement le dossier ainsi identifié sur un autre, de même couleur, qu'il avait lu juste avant, et qui était, lui, annoté "KIDO, Ikki".
Sion conservait les dossiers papier des élèves en activité dans les placards de son bureau - du collège à l'université, je vous prie de croire que ça en fait - et archivait les autres au sous-sol, tout comme le faisait le précédent proviseur.
C'est à dire que tous les gens ayant effectué ne serait-ce qu'une année, ou même une demi année scolaire au sein du complexe universitaire de San Rodorio depuis la fondation de l'établissement, étaient recensés avec un dossier à leur nom.
Sion avait sorti et parcouru les dossiers des deux petits Kido. Oh, bien sûr, pour aller plus vite, il aurait pu rechercher leurs fiches informatisées, mais Sion n'aimait pas les ordinateurs, et il n'allumait le sien que contraint et forcé. Parce que oui, depuis cinq ans, il y avait un ordinateur dans son bureau. La secrétaire, Madame Lavioque, le lui avait fait installer malgré ses réticences, arguant qu'avec le nombre d'étudiants qu'il y avait, on ne s'en sortirait pas autrement.
Mais le vieux monsieur Arietis s'en sortait très bien. Il n'avait pas besoin de gagner du temps : du temps, il en avait.

Toutefois, il devait bien avouer que les logiciels de gestion étaient plutôt pratiques... quand ça voulait bien marcher. Et le matin même, cette saleté de programme avait planté alors qu'il était plongé dans les rapports du comptable. L'affichage figé le narguait.
Sion était un homme patient, mais l'informatique lui faisait perdre toute sa sérénité, et, au bout d'à peine vingt minutes d'efforts, il avait capitulé, et avait saisi le téléphone pour demander à Madame Lavioque de bien vouloir demander au professeur d'informatique de venir lorsque soudain... il s'était ravisé. Une idée venait de lui arriver, et il resta un moment silencieux, perdu dans ses pensées, tandis qu'au bout du fil, Madame Lavioque s'enervait et sommait à son interlocuteur de s'identifier. Sion sortit de ses pensées.

"Oui... Madame Lavioque, Sion Arietis à l'appareil... Voulez vous bien, s'il vous plaît, faire appeler le petit Shun Kido... Côté lycée, oui. Qu'il passe dans mon bureau à la fin des cours. Merci bien."

Après avoir raccroché, Sion s'était levé, et était allé chercher les dossiers des frères Kido. Il les avait posés dans un coin de son bureau, et avait repris ses occupations.
La journée s'était paisiblement écoulée, et Sion avait mis à profit une partie de l'après midi à relire les dossiers. Depuis quelques temps, il s'inquiétait un peu concernant Shun et Ikki. Le petit Shun était précoce et solitaire, quant à son aîné, il semblait mettre un point d'honneur, selon les enseignants, à saborder la réussite que sa pourtant indiscutable intelligence lui permettait.

Sion s'interrogeait sur l'équilibre de ces enfants, et craignait que le jeune Shun ne souffre de sa situation. Mais il avait eu une idée qui allait lui permettre de sonder le jeune adolescent sans que celui-ci ne se sente scanné.

Les derniers cours allaient bientôt prendre fin. Sion fit disparaître les deux dossiers dans un tiroir de son bureau, agita ses doigts à l'attention du hamster Soari dont la cage tronait près du bureau, et se plongea dans le classement de quelques documents en attendant l'arrivée de Shun.

Shun tentait de reprendre son calme avant de frapper à la porte du directeur. Il avait été d'abord très surpris d'avoir vu la secrétaire du dirlo débarquer en personne en classe. Et tout de suite après une grande angoisse l'avait gagné quand il su que Sion voulait le voir, dans son bureau, après les cours. L'adolent, paniqua pour le reste de la journée en se demandant ce qu'il avait pu faire de mal, surtout que ses notes n'avaient pas chutées, il rendait ses devoirs à temps, il n'était jamais en retard...Cette convocation était un véritable mystère. Le jeune homme se décida de toquer à la lourde porte en bois. Après un "Entrez!" le jeune homme entra à petits pas dans la grande pièce à la décoration datant d'un autre âge.

-Bonjour Monsieur le directeur. Vous m'avez fait appeler. Qu'ai-je fait de mal? demanda timidement Shun la voix assez angoissée.

Les quelques coups frappés à la porte tirèrent Sion de ses occupations, et il repoussa la petite pile de papiers sur le côté de son bureau tout en lançant à son visiteur d'entrer. Le vieil homme adressa un sourire lorsque le petit Shun fit son apparition, notant au passage le ton anxieux.

"Bonjour mon petit Shun. Ne vous inquiétez pas, je n'ai rien à vous reprocher !" ajouta-t-il d'une voix chaleureuse afin de le rassurer.

D'un geste, il l'invita à refermer la porte et à avancer, puis il se leva, prit un instant pour faire glisser ses doigts sur les barreaux de la cage de Soari et reprit.

"Nous avons ici un petit souci d'ordinateur. Je n'aime guère ces machines. Quoiqu'il en soit, j'étais sur le point d'en appeler au professeur d'informatique, mais j'ai pensé qu'un jeune homme n'a rien contre le fait de faire un petit travail. A votre âge, on a toujours besoin d'argent de poche."

Sion ne prenait pas trop de risques : il avait coutume de confier des petits ouvrages aux élèves, lorsque cela était possible. Par exemple pour ranger le gymnase au début de l'année scolaire, ou préparer la grande salle pour la remise des diplômes. Il pensait qu'il était constructif pour les jeunes de se voir confier des tâches et de valoriser leur travail en les rémunérant pour leurs efforts.
Seulement, généralement, il faisait poser une annonce dans le hall, et attendait les volontaires. Il ne convoquait pas un élève précis pour cela, comme il venait de le faire, et pour cause : comme on le sait, s'il avait fait venir Shun sous prétexte de ce petit dépannage, c'était surtout pour essayer de déterminer discrètement si tout allait bien pour ce petit.

Il saisit le dossier de son siège et l'orienta vers l'écran de l'ordi qui lui posait tant de souci, relégué dans un angle du massif bureau, et fit un geste à l'attention de Shun.

"Voulez vous venir voir ce que vous pouvez faire pour cet appareil, mon petit Shun ? Comme vous pouvez le constater, cette page est complètement figée et le programme refuse de se fermer."

Il fit le tour du bureau pour se rendre plus loin, près de la fenêtre, laissant à Shun accès à sa place.

Shun laissa échapper un soupir de soulagement, le Dirlo n'avait rien a lui reprocher. Mais le soulagement fût de courte durée car il fût remplacé
par la stupéfaction. Sion devait être tombé sur la tête pour lui demander de réaliser ce petit boulot, le jeune homme ne voyait pas d'autres possibilités.

Voyant que le plus vieux semblait vraiment tenir à son secourt, vu qu'il lui laissait la place.

-Je vais jeter un coup d'oeil. Il se mit derrière le pc et s'assied sur le fauteuil imposant et inconfortable de Sion. Il se demanda depuis combien d'années le vieux le possédait, vu que le rembourrage était inexistant. Shun laissa glisser ses doigts diaphanes sur le clavier et plusieurs fenêtres s'ouvrirent. Et travailla avec une maitrise parfaite de ce qu'était le monde informatique et trouva la, plutôt les sources du problème.
Le jeune homme fît le tour du bureau et rebrancha la souris à la tour avant de se mettre devant le directeur.

-La souris était débranchée, votre disque dur est plein et il faudrait rajouter des RAM. Voilà tout monsieur le Directeur.

Sion avait donc laissé Shun se mettre au petit travail qui lui avait été demandé, et il ne disait plus rien, s'occupant à ranger quelques papiers qui se trouvaient éparpillés sur la table sous la fenêtre, en jetant de temps en temps des regards bref à ce si sérieux petit garçon.
Coller à Shun, qui avait tout de même atteint sa quizième année, le qualificatif de 'petit garçon' était certainement un peu étrange, mais pour Sion, c'était un automatisme. Tous ses chers petits garçons et petites filles. Le vieux bonhomme n'avait pas eu d'enfants, mais il avait le privilège d'avoir vu grandir des régiments de gosses, et il y trouvait son bonheur, tout en espérant le meilleur pour chacun d'eux. C'était également pour cela qu'il n'hésitait pas à s'immiscer dans la vie de ses bambins, et que Shun se trouvait là à cet instant présent.

Bien sûr, tous les enseignants savaient que le petit Shun Kido était intellectuellement précoce, et plusieurs d'entre eux avaient souvent dit à Sion qu'ils craignaient fort que Shun ne s'ennuie en classe, mais, à ce que Sion en savait, le jeune garçon ne s'était jamais plaint et il ne perturbait absolument pas le déroulement des cours. Peut-être serait-il plus à sa place au sein d'une école adaptée à sa situation, au lieu de lui faire sauter des classes. De toute façon, il ne s'agissait pas de programme, mais de facilité et rapidité à l'assimiler. Qui plus est, malgré toute l'affection qu'ils portait aux enfants et aux adolescents, Sion savait à quel point ils pouvaient se montrer durs, voire cruels, envers un condisciple un peu différent. Alors, peut-être qu'une école spécialisée... le vieux proviseur avait eu l'occasion de visiter ce genre d'école pour jeunes génies, et, une ou deux fois, il avait été sur le point de contacter la mère de Shun pour lui faire part de cette éventualité, mais il avait toujours repoussé cela à plus tard. Sion se posait des questions. Il n'existait pas de classe spéciale pour surdoués à San Rodorio, et, à tort ou à raison, il avait l'impression qu'éloigner le petit Shun de sa famille, surtout de son frère Ikki, ne serait pas forcément dans son intérêt. Mais peut-être se trompait-il.

La voix de Shun le tira de ses pensées, et le vieil homme releva les yeux pour se rendre compte que le petit bonhomme s'était déplacé. Il avait fini, et débitait tranquillement un diagnostic auquel le pauvre vieux ne comprit que peu de chose. Souris débranchée, d'accord, ça il comprenait. Le disque dur plein, on verrait ça avec Madame Lavioque. Par contre, RAM, il voyait pas. Le coup de rajouter des rames à l'ordinateur... D'accord, Sion avait souvent eu envie de foutre cet appareil à la flotte, mais de là à ramer. Ô solé mioooo... Haem.

"Ha ! Parfait..." murmura-t-il. "Merci, mon petit Shun, vous venez de sauver le bilan comptable du trimestre..."

Tout en parlant, Sion était repassé derrière son bureau, s'était rassis sur le siège qui en effet, avait quelques heures de vol au compteur, et, d'un geste, invita le lycéen à prendre place sur la chaise qui flanquait le bureau. Il tira d'un tiroir de son bureau une enveloppe dans laquelle avait été glissée le paiement du courageux petit soldat, et la fit glisser vers son jeune destinataire, tout en reprenant.

"Voici pour votre peine, mon petit Shun, avec la gratitude de Monsieur le Comptable et la mienne. Dites moi... Comment se déroule l'année dans votre nouvelle classe ?"

Il croisa les doigts et esquissa un sourire bienveillant.

"Vous suivez maintenant les mêmes cours que votre frère Ikki, qui est plus âgé que vous. Votre intégration se déroule-t-elle bien ?"

Le jeune homme avait hésité un instant avant de se saisir de l'enveloppe, mais le regard perçant du Dirlo l'en dissuada de ne serai ce que de penser à refuser. C'est avec un timide "merci" que le jeune homme glissa l'enveloppe sans même regarder le contenu.
Ensuite il tomba assis sur la chaise surpris par les questions du chef des chef de l'établissement. Le jeune Japonais devais usé de finesse, il ne pouvais décidément pas lui dire qu'il était persécuter en dehors des cours, qu'il devait toujours prendre son sac avec lui pour ne pas qu'on lui vole ses devoirs, qu'on se moquait parce que c'était le plus jeune de la classe, que les profs ne le laissaient jamais en paix, sauf Solaris sensei, qui semblait plus enclin à lui foutre la paix et faire chi.....enrager ceux qui ne semblaient pas prêter attention à son cours.

-Et bien, cela fait un peu bizarre de me retrouver dans la même classe que mon aîné. Pas dans le mauvais sens du terme, mais bizarre tout de même. Pour l'intégration et bien...on peut dire que je suscite un certain intérêt. Voilà tout.

Le jeune homme ne voulant pas rester plus longtemps devant le directeur, car Shun savait qu'il savait que rester dans les grandes lignes cachait quelque chose et il n'avait pas la moindre envie de s'expliquer là dessus.

-Si vous n'avez plus besoin de moi, je vais me retirer.

Pourtant le froncement de sourcil du dirlo empêcha le jeune homme de se lever. Le jeune homme resta telle une statue sur sa chaise en attendant une quelconque réaction de Sion.

Sion prit garde à ne pas montrer trop d'intérêt afin de ne pas mettre Shun mal à l'aise, mais il était fortement interpellé par ce que Shun disait. Ou plutôt par ce qu'il ne disait pas. Parce que faudrait voir à ne pas le prendre pour un guignolo. Il était vieux, mais pas encore sénile, et la réponse toute-faite prêt-à-porter de Shun était à peu près aussi authentique qu'une paire de faux cils. Ce n'était pas du genre vive-la-vie-tout-va-bien, non... Le petit Shun était trop intelligent pour montrer aussi peu de subtilité. Il avait fait pire.

Shun Kido venait de prononcer très exactement 45 mots (qui a dit "t'as que ça à foutre ?" ><), et pourtant, il n'avait strictement rien dit. Le jeune lycéen avait une maîtrise totale de la langue de bois, et Sion était en train de se dire que ce garçon allait faire un malheur si jamais, plus tard, il se lancait dans la politique. Ce qu'il avait dit ne pouvait même pas être résumé. Oh, bien sur, si quelqu'un avait croisé Shun dans un couloir et lui avait posé la même question que Sion, cette réponse aurait été très satisfaisante, et l'interlocuteur serait reparti content. Seulement Sion n'avait pas croisé Shun dans un couoir par hasard, il l'avait fait venir pour le questionner après avoir pensé à son cas pendant un bon moment, et cette réponse ne le satisfaisait absolument en rien.

Alors lorsque Shun esquissa le geste de se lever et de se carapatter, Sion montra ouvertement sa désapprobation quant à ce projet. Il comprenait tout à fait que Shun n'aie pas envie de s'étendre sur le sujet, parce qu'à quinze ans, il est rare d'aimer disserter sur son propre cas avec un vieux bonhomme, de surcroît représentant l'autorité scolaire, mais la splendide langue de bois du petit bonhomme lui laissait penser qu'il y avait beaucoup à dire sur le sujet, et probablement des choses assez peu réjouissantes. Mais comment savoir avec certitude ? Déjà, en l'empêchant de filer.
Jusque là, Sion n'avait que des suppositions et un gigantesque point d'interrogation. Se pouvait-il que Shun ne se sente pas à sa place dans sa nouvelle classe, entouré d'élèves plus âgés ? Se pouvait-il que lesdits élèves aient mal accueilli leur jeune condisciple ?

Sion était décidé à percer le mystère, mais comprenait bien que Shun userait de toute la rhétorique dont il était capable, et dieu sait qu'il en avait en stock, pour glisser sur toutes les questions. Alors le vieux proviseur décida de changer de stratégie. Il fit mine d'acquiescer, tout simplement, aux dires de Shun, comme s'il allait se contenter de cette réponse, et reprit.

"J'imagine que vous travaillez beaucoup avec votre frère. J'aimerais d'ailleurs le voir, pour des raisons dont vous vous doutez, je suppose. Beaucoup de retards, des absences... Des notes beaucoup plus basses que ce qu'on peut attendre d'un garçon avec ses capacités. Probablement vous aidez-vous mutuellement pour vos révisions et autres travaux scolaires ? Si ce n'est pas le cas, ce serait sans doute une bonne chose."

En orientant la conversation sur Ikki, Sion cherchait à faire baisser ses barrières à Shun, qui s'était visiblement braqué dès qu'on avait abordé son cas à lui. Et il glissa à la suite, l'air de rien.

"Mais peut-être étudiez vous avec d'autres élèves ?"

Traduction : Parle moi de ta vie sociale, mon petit Shun, parce que j'ai l impression que c'est pas la joie.

C'était autour de Shun de plisser les yeux, il avait pour une fois un adversaire de taille. Ne disait-on pas: on n'apprends pas à faire la grimasse à un vieux singe?
Le fait de nommé Ikki avait confirmer les soupçons du plus jeune, le dirlo était très fin et le jeune japonais se doutait qu'il n'allait pas lâcher l'affaire.
L'adolescent eut un petit sourire triste.

-Que voulez vous savoir? Non je n'aide pas mon frère, il a tellement de fierté qu'il veut tout réussir par lui même. Les profs, n'ont qu'un nom à la bouche: Shun. Pour les exercices au tableau, la lecture, les photocopies...Sauf pour Monsieur Solaris, lui il m'aide réellement à avancer...Les élèves sont de pauvres crétins avec un égo démesurer qui perdent leur énergies en moqueries et en autre brimades et d'autres ne comprennent rien aux explications des profs au point que je suis obligé tous les soirs de leur faire un cours particuliers...

Le jeune homme prit une petite pause avant de continuer:

-Ma vie sociale se résume à ma famille, l'homme à qui j'aimerai ressembler et à un rayon de soleil.

Shun n'avait pas lâcher le regard du directeur, il avait tout dit dans les grandes lignes d'une voix tellement calme et sans aucune aine qui désarma le directeur qui avait été percé à jour.

-Cela satisfait-il votre curiosité Monsieur le Directeur?

Avant que le directeur puisse répondre, un individu frappa a la porte puis entra dans le bureau sans y avoir été invité.

"Bonj... Excusez moi mon oncle, je vous dérange ?"

Mu lanca un regard bref a son oncle puis posa les yeux sur l'élève de dos devant lui. Cette chevelure lui était familière. Celui-ci se retourna. Il le considéra et ne pu s'empêcher de sourire. Il tenait un paquet à la main, avec un joli noeud rose et un mouton dessus. "Au petit mouton doré" était soigneusement inscrit dessus en caractères gras, bleu ciel. La petite boite avait une allure telle, qu'elle semblait avoir été arrachée au Paradis.

"Tenez, je vous ai ramené quelques petits plaisirs. Je sais que c'est un jour important, il faut le fêter. Je vous laisse finir. A tout à l'heure."

Il regarda le jeune homme.

"Au revoir, Shun"

Un sourire, puis il prit la porte. Il s'installa sur une petite chaise contre le mur a coté de la porte du bureau. Il n'arrêtait pas de penser à Shun depuis le jour où ils s'étaient rencontrés. Il savait pertinemment qu'une histoire entre eux était impossible, suivant les moeurs. "Mais au diable tout ca !" se dit-il. Si ils se sont rencontrés, ce n'était pas par hasard, ils sont amenés à vivre de belles choses ensemble. "Je n'ai qu'une vie, autant que j'en profite."

Quand Shun reconnu le jeune homme, il ne pu s'empècher de sourire, même une petite rougeur naquit sur ses pomettes diaphanes. Il regarda le boulanger se mouvoir avec grâce et écouta sa douce voix mélodieuse, ne prennant pas attention au directeur, qui pour une fois, n'avait pas remballer comme lui seul sais le faire, le jeune homme qui deposait une jolie boite qui contenait sans aucun doute de merveilleux délices sucrés.
Il en rêvait de cet homme, c'etait son rayon de soleil. Shun essayait d'aller au moins une fois par semaine à la pâtisserie, pour voir le doux sourire de Mu.

"Aurevoir? Je dirais plutôt à plus tard..." Le jeune japonais se senti rougir encore plus. Il venait de dire tout haut ce qu'il pensait. Enfin, il essayait de s'en persuader car le son de sa voix ressemblait plutôt à du flirt.

Rassemblant ses neurones avant qu'il ne fasse une autre boulette le jeune homme sourit timidement au pâtissier, qui s'était arrêter de macher pour faire face au jeune japonais. souriant à son tour. Aucun des deux hommes ne prennait plus attention au Directeur qui suivait la scène avec le plus grand intérêt.

"Enfin, je veux dire si ça ne vous dérange pas Mu." ajouta Shun de peur de contrarier son rayon de soleil et pâtissier préférer.

(désolée pour le retard, semaine horrible)

Sion ne s'attendait pas à ce que Shun rende les armes aussi vite après avoir opposé tant de résustance, mais il n'allait pas s'en plaindre, croyez le bien. En revanche, il était un peu atterré de ce qu'il venait d'entendre. La situation de Shun Kido était donc bien pire que ce à quoi il s'était attendu, et il avait confirmation que le jeune homme perdait son temps dans sa nouvelle classe... Il nota au passage les paroles de Shun quant à Milo Solaris. Ce jeune professeur était très apprécié, certes. C'était un bon enseignant, et de par son jeune âge et son avenant, il était très abordable pour les étudiants. Sion nota également les dires de Shun lorsqu'il évoqua le fait que les autres professeurs avaient un peu trop tendance à s'appuyer sur la présence du plus jeune des frères Kido. C'était une réaction mauvaise, mais humaine : quoi de plus confortable que d'avoir un surdoué dans sa classe, en effet. Il allait tirer cela au clair... Mais pour le moment, il écoutait Shun, qui avait décidé d'ouvrir les vannes en grand et de tout lâcher. Ce qu'il dit au sujet d'Ikki ne l'étonna guère. Cela cadrait avec l'idée qu'il se faisait de l'aîné. Il faudrait voir à rectifier cela également, car même si Ikki ne portait pas comme le petit Shun le fardeau d'une lourde précocité, il avait une brillante intelligence et témoignait de beaucoup d'autonomie et de débrouillardise, de trop précieuses qualités pour être gâchés.
La suite l'interpella tout autant. Mais Sion s'était trompé et il le reconnaissait avec un certain soulagement intérieur : il s'était persuadé que Shun était trop solitaire, trop en marge. Pourtant ce dernier prononcait des mots très importants : sa famille, l'homme à qui il voulait ressembler, et un rayon de soleil. Bien sur, on ignorait l'identité des deux derniers, mais savoir que Shun admirait quelqu'un au point de vouloir lui ressembler et était attaché à une personne au point de le qualifier de rayon de soleil... C'était rassurant, d'un certain côté.

Le vieux proviseur réprima de justesse un petit sourire lorsque Shun conclut. Et il ouvrait précisément la bouche pour lui répondre, lorsque des coups se firent entendre à la porte. avant que Sion n'aie eu le temps de dire quoi que ce soit, une tornade bipède faisait irruption. Mü était déjà là ? Mais quelle heure était-il ?? Le pauvre vieux n'avait pas vu filer le temps. C'était généralement le cas lorsqu'il se trouvait plongé en plein travail. Il aimait tellement son école !
L'espace d'une seconde, il fut sur le point de faire les présentation, mais s'aperçut avec surprise que non seulement Mü et Shun semblaient déjà se connaître plutôt bien. Mü tenait un commerce, rien d'étonnant à ce qu'il soit en contact avec du monde, mais ces deux là avaient carrément l'air d'être amis. Peut-être était-ce lui, la personne à qui Shun voulait ressembler. Sion était tout à fait prêt à admettre, sans aucune objectivité ^^ , que son petit-neveu était une perle rare.
Sion suivit du regard les échanges de paroles, puis émit quelques mots à l'attention de Mü avant que ce dernier ne ressorte.

"Bonjour Mü... Merci à toi pour ce cadeau. Je ne serai pas long."

Puis il reporta son regard sur le petit Shun.

"Eh bien, vous connaissez donc mon petit-neveu. Je suppose que vous êtes familier des chefs d'oeuvre de Mü. Un enchantement pour le palais, une plaie pour le cholestérol... Mais vous avez bien le temps avant de vous soucier de cela."

Il sourit, se cala dans son fauteuil, qui émit un "crouic" rouillé, et reprit plus sérieusement.

"Ma... ce que vous appelez ma 'curiosité', mon petit Shun, est satisfaite, mais quant à moi, je ne le suis absolument pas. Je parle bien sur de votre situation scolaire. Je crains que vous ne perdiez votre temps et que vos talents stagnent, sans compter que votre intégration, et donc votre épanouissement, n'ont pas l'air au mieux. J'ai plusieurs fois pensé à contacter votre maman pour lui parler de ces institutions adaptées aux adolescents intellectuellement précoces. Désormais vous êtes assez âgé pour y réfléchir vous même. Accordez un peu de temps à cette réflexion, dans les jours à venir, voulez vous ? Prenez le temps de considérer cette option, et consultez ceci chez vous, au calme. Lorsque vous y aurez pensé, nous en reparlerons."

'Ceci', c'était une mince liasse de dépliants qu'il tira d'un tiroir de son bureau et déposa devant Shun. Il s'agissait de fascicules d'informations sur les instituts et écoles spécialisées dont Sion venait de parler, qu'il avait rassemblées dans le but évident de traiter le cas Shun Kido. Lorsqu'il reprit la parole, ce fut sur un ton un peu plus léger.

"Je vous ai retenu un long moment, mon petit Shun, et je vois qu'il se fait tard. Malgré la séquestration que j'ai exercée sur vous, il se trouve que c'est aujourd'hui mon anniversaire, raison de la présence de mon petit-neveu ici. Nous avons projeté de dîner au restaurant, et puisque vous êtes en si bon termes avec mon petit Mü, vous accepterez certainement de nous accompagner."

Un sourire glissa sur son visage fatigué par les ans, et il ajouta.

"N'avez vous pas dit 'à plus tard' ? Vous ne vous ferez pas mentir, n'est ce pas ? Appelez donc votre maman pour la prévenir, afin qu'elle ne s'inquiète pas de votre retard." ajouta-t-il en se levant et en passant son manteau. "Nous vous attendrons dehors."

Et voilà que Sion se dirigeait vers la porte, laissant Shun en compagnie du téléphone qui trônait sur son bureau, et de cette curieuse invitation à laquelle il n'avait même pas attendu de réponse. Et pour cause : il était convaincu que s'il avait formulé ça sous forme de question, le timide petit Shun se serait empressé de décliner. Il quitta la pièce, rejoignant Mü dans le couloir.

"Eh bien, eh bien... Je suis navré de t'avoir fait attendre, mon petit Mü. Je n'avais pas vu qu'il était si tard. J'ai invité le petit Shun à se joindre à nous, ce qui est bien la moindre des choses après l'avoir retenu si longtemps. Du reste, cela ne te dérange pas, j'imagine ?"

Il avait ajouté ces derniers mots avec un petit sourire en coin, tout en boutonnant son manteau à gestes lents, après avoir posé sa canne contre le mur. Sion était ravi de savoir que ces deux jeunes gens étaient amis. Il les trouvait trop solitaires l'un et l'autre.

Après que la porte se ferma, Shun repris ses esprit: il vennait de se passer quoi là.?? Le dirlo venait bien de l'inviter à se joindre à eux??? Et c'était quoi ce délire avec le choléstérol????
Le jeune homme en avait même oublié, ce qu'il s'était passé avant l'arrivée de Mu, et aussi que le directeur n'avait pas du tout été surpris par les aveux qu'il lui avait dit de but en blanc.

L'adolèscent prit le combiner et téléphona à sa mère, qui trop heureuse de voir son cadet faire quelque chose de banal, s'empressa d'accepter sa demande et raccrocha non sans avoir répéter des consigne de sécurité. Le jeune japonais soupira: c'était vraiment une drole de journée...Mais il voyait le bon coté des choses, il allait passer une soirée avec Mu sans client autour de lui. Shun mis les dépliants que le dirlo lui avait fournit dans son sac ainsi que l'enveloppe. Il sortit du burreau et rejoind les deux hommes avec un petit sourire timide.

-C'est arrangé. Je peux vous accompagnés....Enfin, si toute fois ma présence ne vous déranges pas...

*Shun nous accompagne ??*

A cette pensée, Mü devint blanc comme un linge. Il du feindre un sourire coincé pour ne pas que son oncle se pose quelques questions.

"Non Shun, bien sur que cela ne nous dérange pas. Et puis, c'est bien la moindre des choses."

Ils se mirent donc en route pour le restaurant. Mü n'osait pas regarder le jeune homme, il l'ignorait presque.

"Mon oncle, n'avez vous pas quelques nouvelles de mon père ? J'ai entendu dire qu'il avait trouvé un travail. Enfin, comme vous le savez, je ne suis pas en très bons termes avec lui.."

Le vieil homme lui raconta alors ce qu'il en était pour son paternel. Mü regretta alors de ne plus lui parler. Comment a t il pu le rejeter ainsi malgré tout ce qu'il a vécu ? Ce n'était pas correct. Arrivés au restaurant, ils choisirent une table. C'était un lieu paisible où de grands et gros rideaux rouge sang tombaient en cascade des fenêtres jusqu'au sol. Les chaises étaient couvertes de velours de la même couleur et les teintes des murs variaient entre blanc, blanc cassé, et doré. De longues réflexions sur le père de Mü et Shun ne quittaient plus l'esprit de celui-la. Il était préoccupé. Le jeune homme dû faire avec et simuler une fausse bonne humeur, c'était l'anniversaire de son oncle après tout. Il se leva, lui donna un baiser pour le lui souhaiter officiellement.

Quelques minutes après avoir consulté la carte, il commanda du canard à l'orange avec une bouteille de vin rouge. Il jetait quelques oeillades a Shun. Lorsque celui-ci le regardait à son tour, Mü détournait systématiquement les yeux. Comment allait-il faire ? Si son oncle s'apercevait qu'il était attiré par le jeune homme, sa réaction serait sans doute terrible. Il avait peur. A propos des relations amoureuses, Mü connaissait très mal les réactions de son oncle... Comment faire ?

Shun ne disait mot se contentant de décripter le comportement de Mu. Il avait visiblement été très surpris de s'être vu invité par le directeur, peut-être même plus que lui même.
Ceci dit on ne pouvait vraiment pas aller a l'encontre du Dirlo et encore moins si c'était le jour de son anniversaire.
Le jeune Japonais ne remarqua pas que le pâtissier l'ignorait superbement tellement il était occupé à l'admirer, il ne marchait pas il flottait de sa démarche souple et féline, il était magnifique dans sa tenue de ville. Ses cheveux se soulevant avec légèreté au grès du vent et de ses pas. Shun eut une soudaine envie de plonger ses mains dedans pour les caresser, pourtant il enregistra toute la conversation sans y prendre part. Shun se concentra un instant sur la décoration du restaurant pendant qu'ils se dirigeaient vers leur table, il fallait qu'il se calme un peu.

L'adolescent était occupé à déchiffrer les plats figurant sur la carte qui lui était totalement inconnu. quand il entendit la voix toujours aussi mélodieuse du pâtissier prenant commande, il s'autorisa un coup d'oeil au dessus de la carte et croisa un bref instant celui de Mu avant qui détourna les yeux rapidement.
Le jeune homme remis le nez sur la carte sentant le regard de Sion se promenait sans arrêt entre son neveux et lui avec son air flippant que personne n'arrivait jamais à déchiffrer.

-Je prendrais un rizotto aux champignons... Et vous Monsieur le directeur?

(J'ai fait la suite >>ICI<< car vous êtes en train de manger dans mon école, bande de p'tits délinquants !! ^^)